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24 Heures
5 days ago
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Le village tessinois de Gandria, théâtre d'une descente de police pour traquer les Airbnb illégaux
Le village a été le théâtre d'une opération surprenante. Elle s'inscrit dans une lutte plus large contre l'explosion des locations touristiques qui transforme la région. Publié aujourd'hui à 12h34 À Gandria, petit village pittoresque au bord du lac de Lugano, la tranquillité habituelle a été perturbée par une descente policière inattendue. Getty Images À Gandria, petit village pittoresque au bord du lac de Lugano, la tranquillité habituelle a été perturbée par une descente policière inattendue mi-juillet. En pleine période estivale, des agents en civil ont parcouru systématiquement les ruelles, interrogeant résidents et touristes sur leur type d'hébergement, révèle « Blick» . Cette opération s'inscrit dans une lutte plus large contre les locations touristiques non déclarées, qui transforment progressivement le visage de la région. Auprès de nos confrères, une vacancière témoigne avoir été questionnée alors qu'elle profitait du lac avec ses enfants. Lorsqu'elle a demandé la raison de cette intervention, les policiers ont évoqué un contrôle des Airbnb non déclarés, illustrant l'ampleur d'un phénomène devenu préoccupant pour les autorités locales. Utilisation abusive des résidences secondaires Si la police de Lugano reste discrète sur l'opération spécifique de Gandria, elle confirme travailler sur une intervention parlementaire relative aux abus dans l'utilisation des résidences secondaires. Cette initiative provient vraisemblablement de Sinistra Unita, formation politique qui a alerté le Conseil communal dès mars sur la prolifération incontrôlée des locations de courte durée. Les chiffres sont éloquents: en une seule année, les locations touristiques ont augmenté de 24% à Lugano, atteignant 1102 appartements. Avec 2,7% du parc immobilier désormais consacré aux appartements de vacances, Lugano dépasse largement d'autres destinations touristiques suisses comme Zurich ou Genève. Cette transformation rapide alimente la hausse des loyers et accentue la pénurie de logements pour les résidents permanents. Une unité spéciale créée à Lugano Face à cette situation, le canton du Tessin a adopté en 2022 une réglementation plus stricte que dans le reste du pays. L'enregistrement obligatoire des logements touristiques et la limitation à nonante jours de location par an pour les particuliers visent à encadrer le phénomène et à lutter contre l'évasion fiscale. La Ville de Lugano est allée plus loin en créant une unité spéciale chargée d'inspecter les logements et d'identifier les locations illégales, étendant ses contrôles bien au-delà de Gandria. Plus sur la plateforme Airbnb Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Figaro
11-07-2025
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- Le Figaro
Une condamnation carabinée des locations touristiques pour protéger la santé et l'intimité d'une famille
Du côté de la presse espagnole, on n'hésite pas à parler de condamnation «historique» face aux abus des locations touristiques de courte durée. Il est vrai que la justice espagnole n'y est pas allée avec le dos de la cuiller en obligeant plusieurs entreprises à verser 37.000 euros d'indemnités aux membres d'une même famille, en ordonnant l'arrêt immédiat des locations de type Airbnb pratiquées dans 10 appartements et en leur interdisant définitivement cette pratique. Cette décision rendue à Madrid visait non pas à établir ou non la légalité de ces locations mais tout simplement à préserver la qualité de vie d'une famille de l'immeuble, son droit au calme, à la préservation de son intimité et à un cadre salubre. Comme le rapporte le quotidien El Pais, le tribunal madrilène a souhaité venir en aide à l'une des dernières familles occupant encore de manière permanente un logement dans cet immeuble d'une soixantaine d'appartements. La vie au jour le jour de ce couple avec ses deux enfants était en effet de plus en plus perturbée par le va-et-vient incessant des touristes. Parmi les éléments et nuisances documentés : vacarme constant, insalubrité, perte de sommeil et même des troubles de santé mentale allant jusqu'à une dépression qui a conduit la mère de famille à la perte de son emploi. 10.000 euros pour chaque enfant Dans la mesure où la situation n'évoluait pas malgré des amendes municipales et des interventions policières, la famille victime de nuisance avait choisi de porte plainte directement en son nom propre. C'est ainsi que quatre sociétés chargées de la gestion locative de la plupart des appartements de l'immeuble se sont retrouvées à devoir verser 37.000 euros à la famille, dont près de 10 000 euros pour chacun des enfants. Plus étonnant, au-delà de l'arrêt immédiat des locations touristiques, le tribunal a ordonné « l'interdiction de développer à l'avenir cette activité » dans l'immeuble. Une décision particulièrement ferme qui pourrait inspirer d'autres tribunaux confrontés aux ravages du surtourisme.